Manger local au CPE et en CHSLD, c’est possible

À l’école, à la garderie, au restaurant, à l’hôpital… Il est de plus en plus possible de manger des produits du Québec à l’extérieur de chez soi. Grâce à un réseau croissant de fournisseurs locaux, privilégier les aliments de chez nous est rendu facile !

Le cas des Frimousses du fort

Un jour, ils découvrent les brocolis ; un autre, ce sont des courges de toutes les formes et couleurs qui se retrouvent dans leurs assiettes sous forme de soupe ou de purée. Les 120 enfants du Centre de la petite enfance (CPE) Les frimousses du fort de Chambly mangent bio et local depuis déjà plusieurs années. Chaque fois qu’un nouvel aliment est servi aux petits, les éducatrices et cuisinières leur expliquent d’où il vient et comment il est cultivé. « Souvent, ils n’ont aucune idée de comment ça pousse, ils n’ont pas l’habitude d’avoir des jardins comme nos aînés, donc ils sont contents d’apprendre tout ça et de goûter ce qui sort de terre près de chez eux », se réjouit Sylvie Filteau, la directrice générale du CPE.

Sylvie Filteau a toujours privilégié l’achat local pour les fournitures nécessaires à son service de garde, à commencer par les livres et les jouets. « On veut encourager les gens de chez nous », explique-t-elle. Elle a voulu appliquer cette règle également aux repas.

« Aujourd’hui, 80 % des aliments cuisinés sont du Québec », précise la directrice, qui fait affaire avec plusieurs fournisseurs situés dans la région (Ferme Le Crépuscule ou encore le Jardin des Anges). Les enfants mangent plus de légumes racines l’hiver, mais la diversité est tout de même assurée grâce aux achats massifs effectués en fin de saison, à l’automne. « On achète des tomates, des fraises, des bleuets, des brocolis, des choux-fleurs. Les cuisinières, qui sont très impliquées, les préparent de façon à les conserver longtemps. On économise en achetant des produits frais de saison. Le goût des aliments est sauvegardé et ça nous permet de préparer tous les menus qu’on veut, quelle que soit la saison ! », poursuit Sylvie Filteau, persuadée que les aliments frais locaux sont plus goûteux que ceux qui ont voyagé dans des chambres froides et qui sont emballés dans des sacs en plastique.

Motivée par un souci écologique, Sylvie Filteau pense qu’élaborer des repas avec des produits locaux, « c’est donner le meilleur aux enfants ».

Dans des CHSLD aussi

Dans les institutions de santé, des efforts sont également faits pour accroître la part d’Aliments du Québec et d’Aliments préparés au Québec utilisés dans la confection des repas. C’est le cas notamment des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) François-Séguenot, Judith-Jasmin, Pierre-Joseph-Triest et Jean-Hubert-Biermans.

Les quatre centres situés à Montréal sont engagés dans le projet pilote « Aliments du Québec au menu », en collaboration avec Equiterre, pour faire reconnaître plusieurs de leurs plats mettant en vedette les aliments d’ici, comme une crème de carottes par exemple.

Par ailleurs, ils ont réussi à faire passer la proportion de fruits et légumes frais provenant du Québec « de 28 % à 43 % entre l’été 2015 et l’été 2016 », se réjouit Josette Leclerc, chef du secteur production et distribution au service alimentaire pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Est-de-l'Île-de-Montréal.

Pour accompagner ce mouvement, des formations ont été développées avec la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île. Les 25 employés des cuisines y apprennent à travailler avec 25 ingrédients plus rarement utilisés, tels que le topinambour ou la bette à carde. De plus, des activités ont été organisées pour mettre en vedette les produits de saison. « Ça a fait fureur tant auprès des résidents que des employés, affirme Josette Leclerc. Ça a tellement plu qu’au lieu des 25 produits visés et des 20 activités qu’on avait prévues, les cuisines des centres ont réalisé 170 activités autour de 32 aliments ! »