Prana : semer l’innovation puis récolter une délicieuse collation!

Marie-Josée Richer a fondé Prana en 2005 «sur un élan du cœur» avec comme but d’offrir aux Québécois des collations «saines pour les gens, pour les agriculteurs et pour la planète». Une grosse mission, mais quand on est animée par le désir de changer les choses et dotée d’une énergie débordante, comme Marie-Josée Richer, rien n’est impossible. 

Aujourd’hui, l’entreprise peut se targuer d’être devenue une référence en matière de collations santé en ayant introduit dans le quotidien des gens des produits sains «pas trop grano, toujours gourmands» tout en ayant travaillé avec des aliments d’ici, comme le sirop d’érable, la canneberge et la graine de chanvre. Leur dernière innovation? Une collation 100% locale, nutritive, biologique et délicieuse… la graine de citrouille!

Entrevue avec Marie-Josée Richer, cofondatrice de Prana.

Pourquoi avoir décidé de miser sur les collations santé lorsque vous avez fondé Prana?

C’était en 2005 et je revenais d’Asie. J’avais récemment fait le choix de devenir végétarienne et je cherchais des collations qui s’adapteraient à ma nouvelle alimentation. Je ne trouvais rien qui me plaisait sur les tablettes d’épicerie, il n’y avait pas de section biologique à l’époque. Je me disais que ça ne devrait pas être si complexe d’avoir des collations saines, des aliments moins transformés, plus complets, produits ici, si possible. J’ai toujours cru que la façon dont on se nourrit avait un impact sur la planète, et c’était important pour moi de miser là-dessus. Alors je me suis lancée. Pour moi, surtout, parce que j’en avais besoin, mais aussi pour tous ceux qui cherchaient une façon de manger plus sainement, de manger plus local et d’encourager des pratiques agricoles plus responsables.

 

Après les mélanges de noix, les graines de chia et les chocolats, pourquoi avoir choisi de travailler la graine de citrouille pour votre plus récente collation?

J’étais en Autriche il y a quelques années de cela pour participer à un congrès sur l’alimentation biologique lorsque je me suis rendu compte à quel point la graine de citrouille était populaire là-bas. Elle était déclinée en huile, en beurre, en graines aromatisées. J’ai tellement aimé le goût de ce produit que je me suis dit, ça nous prend ça au Québec aussi.

En 2020, Sébastien Angers de la ferme de l’Odyssée, que j’avais connu il y a quelques années alors que je travaillais au marché bio d’Outremont, m’appelle et me dit «Marie-Josée, je crois énormément en l’agriculture régénératrice (NDLR: on vous explique ça plus bas!) et je suis persuadé que la citrouille est la clé vers l’ouverture d’un nouveau type d’agriculture plus responsable. Serais-tu prête à embarquer avec moi dans le projet de production de graines de citrouille bio?» J’ai dit, «mets-en!».

 

Comment fonctionne votre collaboration?

C’est à Sébastien que revient le mandat de s’occuper de la validation agronomique (c’est-à-dire de toute la paperasse pour être certifié biologique) et de la culture des graines à sa ferme de Sainte-Monique de Nicolet, tandis que Prana effectue la transformation de la graine en collation ainsi que sa commercialisation.

Sébastien est un agriculteur comme il s’en fait peu. C’est un réel passionné aux idées complètement folles! Travailler avec lui est un réel bonheur. C’est la première fois que chez Prana, on travaille si conjointement avec un agriculteur.

Quels sont les défis de la production de graines de citrouille?

Produire une quantité commerciale de graines de citrouille biologique en agriculture régénératrice, ça ne s’était encore jamais vu en Amérique du Nord. Et puis, c’est difficile de travailler la graine de citrouille! Ça prend de l’équipement spécialisé afin d’extraire les graines de la pulpe. C’est tout mouillé, il faut laver les graines avec précaution puis les sécher.

 

C’est quoi au juste l’agriculture régénératrice?

C’est une façon de cultiver qui mise sur la préservation des écosystèmes et la réhabilitation des sols, et c’est celle que Sébastien Angers a décidé d’adopter. Cela régénère et revitalise les sols plutôt que de les appauvrir saison après saison. Choisir une collation issue d’une agriculture régénératrice, c’est aussi faire son petit bout de chemin pour soutenir les communautés agricoles locales qui travaillent fort pour nous nourrir sainement, tout en prenant soin de la Terre. 

On nous demande souvent ce qu’on fait de la citrouille lorsqu’on a terminé d’en extraire ses graines. Eh bien, on la laisse au sol! Ça nourrit les vers de terre et ça enrichit le sol. Faudrait voir les champs de Sébastien, ils grouillent de vie, c’est magnifique!

 

Deux saveurs sont présentement offertes, rôties au sel de mer et rôties aux algues de l’Atlantique. À quoi peut-on s’attendre pour la suite de ce projet?

On vient tout juste de les lancer qu’on reçoit déjà des courriels de gens qui en veulent plus! L’engouement est impressionnant! Les Québécois sont curieux et ouverts, ils sont prêts à essayer de nouveaux produits comme celui-ci. Pour l’instant, la récolte de l’année dernière nous a permis de produire 40 000 sacs de graines de citrouille. On espère pouvoir presser les graines moins belles pour en faire de l’huile et les vendre sur notre site web en toute petite quantité. Et on compte bien aller plus loin encore en récupérant la protéine de la graine obtenue après la pression pour l’huile et en faire une poudre de protéine végétale qui pourrait être utilisée, entre autres, dans des recettes, des smoothies, des soupes. On pourrait n’avoir aucune perte avec cette collation!

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